SEMINAIRE M.HENRIQUET Maxime

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Séminaire

Déformations passées et actuelles, des frontières de plaques convergentes aux domaines intraplaques en régions méditerranéennes (Sicile et Croatie)

 

 

1 décembre 2022
13h 14h
Salle du conseil

Le pourtour méditerranéen est connu pour ses séismes majeurs, tels que ceux historiques de Noto, 1693 (M~7.4) et Messine, 1908 (M~7.1) en Sicile, et plus récemment celui de Petrinja, 2020 en Croatie centrale (Mw 6.4). De tels événements engendrent des déformations crustales à l’origine de dégâts matériels et humains importants, tout en participant à la lente construction des reliefs. D’un côté, notre compréhension du cycle sismique profite de ces événements en analysant conjointement la distribution des glissements cosismiques et ceux enregistrés dans les archives géomorphologiques. D’un autre côté, les déformations cumulées à l’échelle de plusieurs millions d’années laissent une trace dans le registre géologique.

Je commencerai par présenter mes travaux de thèse sur la dynamique de l’orogène sicilien. Avec l’appui de modèles analogiques, je discuterai l’évolution néogène de la chaine sicilienne et les principaux mécanismes de déformation mis en jeu, de la subduction de la Téthys à la collision du bloc Calabro-Péloritain avec la marge africaine. La cinématique actuelle de cette région est quant à elle abordée grâce à l’extraction du champ de vitesse actuel à partir des données InSAR (Sentinel-1, 2015-2020), ainsi que l’exploitation des données bathymétriques et sismiques le long de la marge est-sicilienne.

Dans un deuxième temps je présenterai mon projet post-doctoral sur le cycle sismique de la faille de Petrinja (Coatie). Le champ de déformation co-sismique en surface lié au séisme de 2020 est contraint par des mesures GNSS de réseaux civils en champ proche, mais aussi des données InSAR et de la corrélation d’images optiques (satellites Pléiades et Worldview). Ces données géodésiques sont inversées afin de caractériser la source sismique, et comparée aux ruptures de surface collectées sur le terrain afin d’évaluer la localisation de la déformation. En parallèle, l’analyse morphotectonique de la faille de Petrinja permet de quantifier la déformation cumulée le long de cette faille, et grâce à la datation de certains marqueurs géomorphologiques (cônes et terrasses alluviaux) nous cherchons à contraindre sa vitesse de chargement.