Les radionucléides cosmogéniques et leur utilisation en archéologie et paléoanthropologie
Depuis les années 90, le nombre des études s’appuyant sur les quantifications rendues possibles par les nucléides cosmogéniques s’est accru de manière quasi exponentielle, du fait essentiellement des améliorations substantielles apportées à la technique de Spectrométrie de Masse par Accélérateur (SMA). Outre le 14C – le plus connu d’entre eux – Béryllium-10 (10Be, in situ et atmosphérique, T1/2~1,4 Ma), Aluminium-26 (26Al, T1/2~0,7 Ma) et Chlore-36 (36Cl, T1/2~0,3 Ma) notamment, prennent une part prépondérante en géosciences dont dans les thématiques liées à la recherche de nos origines. Selon les méthodes adaptées au site archéologique ou paléontologique, ces nucléides peuvent être utilisés comme outil de datation des dépôts sédimentaires continentaux sur la période 0,1 et ~ 14 Ma, dans le cas du 10Be atmosphérique, ou de déterminer des durées d’enfouissement (26Al et 10Be in situ dans les quartz) entre 0.1 et ~6 Ma ou d’exposition (ex : pour le 36Cl, jusqu’à 3 Ma). Ces méthodes ont été récemment appliquées avec succès à plusieurs sites d'intérêt paléontologique et archéologique majeurs en Afrique ou en Eurasie. Les derniers développements de ces méthodes permettent d’envisager son application, en archéométrie, principalement sur la gamme temporelle comprise entre les premiers homininés (~7 Ma) et les premiers outils (Paléolithique Ancien [Early Stone Age]) et donc d’aider à améliorer les connaissances sur le cadre chronologique de l’évolution et de la dispersion humaines.